L’histoire de GATI

(rédigée par Mr BOKOR)

Le fondateur de GATI est Monsieur DASSO. Il était originaire de WOSSOU, un quartier d’ACCRA, la capitale du GHANA.

Un jour, sur la place publique de WOSSOU, Monsieur DASSO regardait une femme enceinte qui revenait du marigot.

Avec des jeunes gens qui étaient avec lui sur la place, ils se mirent à faire des réflexions sur la grossesse de la femme et à émettre des hypothèses sur l’issue de celle-ci.

L’un disait qu’elle allait accoucher d’un garçon, l’autre d’une fille.

Quand la femme enceinte revint du marigot pour la seconde fois, elle fut tuée et de son ventre ouvert, on retira un garçon.

Comme la femme était une nièce des ASHANTI, une guerre éclata entre eux et les WOSSOU de Monsieur DASSO. Quelques uns des WOSSOU prirent la fuite avec à leur tête notre grand-père DASSO.

Les ASHANTI  furieux disaient que quiconque hébergerait les WOSSOU serait considéré comme leur ennemi.

DASSO et et son entourage arriva à ADAN.

Ils ne furent pas bien reçus par les ADAN car ceux-ci craignaient beaucoup les ASHANTI.

Mais après quelque temps quelques ADAN partirent avec les WOSSOU de DASSO.

AU bout de quelques jours de marche DASSO, les WOSSOU et quelques ADAN qui les avaient rejoints arrivèrent au bord du fleuve VOLTA qu’eux appelaient AMOU.

Ils étaient dans l’incapacité de franchir cet obstacle et se voyaient déjà massacrés par les ASHANTI qui les poursuivaient. Alors, ils se mirent à prier longuement en invoquant DIEU mais aussi les fétiches et leurs ancêtres.

Soudain, DASSO s’approchant au bord du fleuve s’aperçut qu’il y avait des planches qui semblaient flotter sur l’eau.

Il essaya de poser un premier pied sur une de ses planches qui ne s’enfonça pas dans l’eau. En posant l’autre pied il constata à sa grande surprise qu’elle ne s’enfonçait pas mais qu’au contraire elle supportait tout son poids.

Même chose pour la seconde planche et aussi la suivante.

Et ces fameuses planches qui faisaient une sorte de pont sur le fleuve étaient en réalité des crocodiles qui s’étaient alignés pour leur faire traverser le fleuve.

DASSO appela les autres WOSSOU et les quelques ADAN et tous, avec quelque appréhension, franchirent le fleuve VOLTA ou AMOU sur ce pont improvisé qui disparut aussitôt que le dernier homme fut arrivé sur l’autre rive du fleuve.

DASSO et tous ses hommes purent ainsi échapper aux terribles ASHANTI et le crocodile devint le totem de tous ses descendants qui ne mangèrent jamais un seul crocodile.

Et cette tradition se perpétue encore aujourd'hui à GATI et dans le secteur où le crocodile est  toujours un animal totem : le manger est tabou,  donc interdit. 

Les WOSSOU ainsi sauvés purent arriver au village d’AGOTIME.

Quelques uns des WOSSOU, fatigués par ce long voyage s’installèrent à AGOTIME.

Les autres avec DASSO continuèrent leur chemin pour arriver à AFLAWO, puis AGBODRAFO et ANEHO.

Dans chacun de ses villages, ils trouvèrent facilement refuge.

Après ANEHO, ils arrivèrent à ESSEN GODJE puis ESSEN ZOGBEDJI et enfin à GATI avec toujours à leur tête le grand-père DASSO.

Fatigués par leur longue fuite et par les mille souffrances vécues au  cours de leur terrible aventure, les WOSSOU se posèrent cette question : «  Où irons-nous encore ? Nous sommes épuisés. Arrêtons-nous là !  Gati essoum ! ce qui signifie, cela suffit »

Ainsi est né GATI-SOUN

Le vieux DASSO déclara qu’il était prêt à défendre les intérêts de ce nouveau village en plantant un bâton de fer pour dire « GATI-SOUN ».

Les fétiches qu’ils adoraient à WOSSOU les avaient accompagnés dans leur fuite furent placés à l’entrée du chemin par lequel DASSO et tout son entourage pénétra à GATI.

ABODAN, un ADAN qui avait suivi DASSO et les WOSSOU le supplia de rester avec lui mais le vieux DASSO fut inflexible dans son refus.

Il lui proposa d’aller rester au bord du fleuve ADZOTOE. Devant l'insistance des ADAN, il leur dit qu’il acceptait qu’ils restent à TODZENOU devenu aujourd’hui AFEGAME, le « pays des rôniers » AGODOU, l’autre GATI, de l’autre côté du chemin.

D’autres ADAN, après quelques mésaventures, fondèrent ADANGBE qui veut dire « nous allons vivre comme chez nous à ADAN »

C’est donc DASSO et ses trois frères ADJENOU qui fondèrent GATI-SOUN.

Les fétiches NADOU et ANOVE sont encore là pour protéger le village en héritage du vieux DASSO et de ses compagnons qui s’installèrent à GATI pour ne plus le quitter en disant "ça suffit !"

GATI-SOUN était né !!

Récit écrit par Monsieur Yawovi Daklou BOKOR

 

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